- UKRAINE - Actualité (1990-1996)
- UKRAINE - Actualité (1990-1996) P align=centerUkrainePolitique intérieureLe 16 juillet 1990, le Parlement d’Ukraine, la plus riche des républiques socialistes soviétiques en ressources agricoles et minières, proclame sa souveraineté.Le 24 août 1991, le Parlement d’Ukraine proclame l’indépendance, confirmée le 1er décembre par un référendum. Le même jour, Leonid Kravtchouk est élu au suffrage universel à la présidence.Le 30 septembre 1992, le Premier ministre Vitold Fokine démissionne. Le 13 octobre, le Parlement élit Leonid Koutchma, candidat du Parti de la nouvelle Ukraine (opposition réformatrice et modérée), Premier ministre.Le 21 septembre 1993, démission du gouvernement. Le 24, le Parlement approuve l’organisation d’élections législatives et présidentielle en 1994. Leonid Kravtchouk cumule les fonctions de président et de Premier ministre.Le 30 janvier 1994, le nationaliste russe Iouri Mechkov, partisan du rattachement de la Crimée à la Russie, est élu président de la république ukrainienne de Crimée. Majoritairement peuplée de Russes, la Crimée a été rattachée à l’Ukraine en 1954.Les 27 mars et 10 avril, lors des premières élections législatives libres depuis l’indépendance, les communistes prorusses remportent le quart des sièges, principalement dans l’Est, et l’ensemble des formations de gauche, le tiers. Les nationalistes pro-Occidentaux obtiennent un peu moins d’un tiers des élus, surtout dans l’ouest du pays. Le reste des sièges se partage entre centristes et indépendants. Cette poussée des extrêmes prive le président Kravtchouk d’une majorité cohérente.Le 20 mai, le Parlement de Crimée adopte une Constitution qui institue des liens très lâches entre Simféropol et Kiev. Le président Kravtchouk exige son abrogation.Le 16 juin, le chef de l’État nomme Vitali Massol, ancien dirigeant communiste, au poste de Premier ministre.Le 10 juillet, l’ancien Premier ministre Leonid Koutchma crée la surprise en remportant le second tour de l’élection présidentielle, avec 52 p. 100 des suffrages. Il était opposé au président sortant Leonid Kravtchouk. Prorusse, Leonid Koutchma est favorable à l’adhésion de l’Ukraine à la C.E.I. Il est investi le 19. Le 8 août, un décret présidentiel confie au chef de l’État la conduite de la politique gouvernementale, et notamment de la politique économique. Leonid Koutchma tente ainsi d’imposer son autorité au Parlement, dans l’attente de réformes constitutionnelles.Le 1er mars 1995, le Premier ministre Vitali Massol démissionne. Il est remplacé par Evgueni Martchouk, plus favorable aux réformes.Le 17 mars, le Parlement de Kiev supprime le poste de président de Crimée et abolit la Constitution indépendantiste. Quelques heures plus tard, des unités du ministère de l’Intérieur prennent le contrôle de plusieurs bâtiments stratégiques dans Simféropol. Le 20, un haut responsable russe en visite à Kiev déclare que l’opération menée en Crimée relève des «affaires intérieures» de l’Ukraine. Le 1er avril, le président Koutchma place provisoirement la Crimée sous son administration directe. Le 2 novembre, le Parlement de Simféropol, devenu favorable au dialogue avec Kiev, adoptera une nouvelle Constitution définissant la Crimée comme une «République autonome faisant partie intégrante de l’Ukraine».Le 4 avril, le renversement de Evgueni Martchouk ouvre une crise politique entre l’exécutif et le Parlement. Aux termes d’un compromis conclu le 7 juin, le président renonce à dissoudre le Parlement en contrepartie de la mise en chantier d’une nouvelle Constitution. Evgueni Martchouk conserve son poste de Premier ministre.Le 27 mai 1996, le remplacement, au poste de Premier ministre, de Evgueni Martchouk par Pavel Lazarenko renforce le camp réformateur.Le 26 juin, la nouvelle Constitution, qui instaure un régime présidentiel, est adoptée.Vie économiqueLe 26 janvier 1993, le gouvernement adopte un plan qui doit conduire à l’économie de marché mais il n’est pas appliqué. En octobre, de nouveaux décrets assujettissent la production des entreprises aux commandes de l’État et suppriment les marchés de devises.En 1994, le F.M.I. accorde son premier prêt à l’Ukraine au titre de la facilité de transformation systémique, le 26 octobre. En contrepartie, Kiev doit engager un programme de réformes qui vise à réduire le déficit budgétaire, à limiter le déclin du P.I.B., à faire baisser le taux d’inflation et à diminuer le déficit commercial. La privatisation des terres et des entreprises est lancée.En 1995, l’économie ukrainienne amorce un redressement sous l’effet des réformes adoptées en 1994, quoique le rythme de celles-ci, notamment des privatisations, soit très lent. Le 20 mars, l’Ukraine signe avec la Russie un accord de rééchelonnement de 2,5 milliards de dollars de dette liée à la fourniture d’énergie.En 1996, l’amélioration relative de la situation économique se confirme. L’inflation et le déficit budgétaire diminuent et la chute de la production industrielle ralentit. La crise sociale persiste toutefois, illustrée par la grève des mineurs, en février. L’introduction, en septembre, d’une nouvelle monnaie, la hrivna, marque la volonté réformatrice des autorités. La nouvelle Constitution, qui doit limiter les pouvoirs d’un Parlement toujours dominé par les conservateurs, devrait permettre au gouvernement de poursuivre son action sur la voie des réformes structurelles. Le F.M.I. continue à soutenir les efforts entrepris dans ce sens par Kiev.Relations internationalesLe 8 décembre 1991, à Minsk (Biélorussie), Leonid Kravtchouk, Stanislas Chouchkevitch et Boris Eltsine, présidents des républiques d’Ukraine, de Biélorussie et de Russie, signent un accord créant la Communauté des États indépendants (C.E.I.). Le 21, à Alma-Ata (Kazakhstan), 11 des ex-républiques soviétiques entérinent la disparition de l’U.R.S.S. et adhèrent à la C.E.I. Le 30, les présidents de la C.E.I. se prononcent en faveur d’un commandement unique des forces stratégiques et conventionnelles.Le 5 janvier 1992, le différend qui oppose la Russie et l’Ukraine sur le partage des forces de l’ex-U.R.S.S. s’aggrave à la suite de la décision ukrainienne de conserver le contrôle de la flotte de la mer Noire basée à Sébastopol. Le 23, le Parlement de Russie décide «d’examiner la constitutionnalité de la décision prise en 1954 de transférer la province de Crimée de la fédération de Russie à la république d’Ukraine».Le 5 mai, après le vote par le Parlement ukrainien d’une loi accordant une large autonomie à la Crimée, le Parlement de Crimée adopte une «proclamation d’indépendance», qu’il annule le 20.Le 3 août, les présidents russe et ukrainien décident de placer la flotte de la mer Noire, pour 3 ans, sous un commandement commun.Le 3 septembre 1993, les présidents russe et ukrainien concluent un accord sur la cession à la Russie des armes stratégiques stationnées en Ukraine, contre la livraison d’uranium non enrichi. Kiev accepte d’«examiner» le transfert à Moscou de sa part de la flotte de la mer Noire en échange de la remise de sa dette. Le 18 novembre, le Parlement ratifie le traité S.T.A.R.T.-I. Il assortit cette ratification de conditions qui la rendent inopérante, exigeant notamment des «garanties de sécurité».Le 14 janvier 1994, à Moscou, le président Kravtchouk signe avec les présidents russe et américain un accord qui prévoit le démantèlement des quelque 1 500 ogives nucléaires ex-soviétiques stationnées en Ukraine.Le 10 avril, à la suite d’un différend, des unités de la marine ukrainienne mènent une opération contre une petite base russe dans le port d’Odessa, nouvelle illustration du litige qui oppose Kiev à Moscou au sujet du partage de la flotte de la mer Noire. Le 15, les présidents Boris Eltsine et Leonid Kravtchouk concluent, à Moscou, un nouvel accord de principe sur la répartition des navires de la flotte. Le texte est aussitôt l’objet d’interprétations contradictoires de la part des 2 parties.Le 8 juillet, les dirigeants du G7 réunis à Naples décident de contribuer financièrement à la fermeture de la centrale nucléaire de Tchernobyl, théâtre d’un grave accident en avril 1986.Le 16 novembre, le Parlement ratifie le traité de non-prolifération nucléaire dont l’entrée en vigueur est subordonnée à l’obtention de garanties relatives à la sécurité du pays que les États-Unis, la Russie et la Grande-Bretagne se sont engagés à lui fournir.Le 1er juin 1995, l’Ukraine signe un accord de partenariat avec l’Union européenne. Kiev s’engage à renforcer ses liens avec l’O.T.A.N.Le 9 juin, un nouvel accord conclu entre Kiev et Moscou au sujet de la flotte de la mer Noire prévoit le versement d’indemnités par la Russie en contrepartie du contrôle d’environ 80 p. 100 des quelque 600 navires basés à Sébastopol.
Encyclopédie Universelle. 2012.